Nos 10 conseils avant de devenir coach sportif !
Le métier de coach sportif vous donne envie? C’est le cas pour beaucoup de gens passionnés par le sport. Quand j’ai commencé il y a 30 ans, c’était déjà le cas. À l'époque, on pouvait penser que le soufflet allait retomber. Que la covid-19 allait éteindre les derniers irréductibles, les derniers rebelles. Et bien oui pour certains ce fut le cas…épuisés ils ont changé d’orientation, pour de multiples raisons.
À ma grande surprise, d’autres candidats sont venus tenter leur chance dans ce monde de l’accompagnement vers l’autre par le sport, la nutrition, la relation, la découverte de soi, le challenge d’un nouveau départ. La covid-19 a réveillé le sens du don vers l’autre. Le métier de coach sportif n’est pas enterré. Il est simplement en profonde mutation.
Le mode slashing n’a jamais aussi bien porté son nom en Suisse ou en Belgique, bien qu’il reste encore moins fréquent en France.
Pour autant, certaines entreprises de fitness ont du mal à recruter et l'on entend souvent “mais moi je n’ai plus de coachs dans ma salle de fitness”.
Alors, est-ce qu’il y a pénurie ? Manifestement non. Mais, peut-être que le coach d’aujourd’hui n’a simplement plus les mêmes attentes qu’hier. Il évolue lui aussi comme les nouveaux consommateurs du sport, du bien-être et de la santé. Peut-être que les problèmes de recrutement sont liés à l’entreprise qui a pu rester dans un mode de fonctionnement tombant en désuétude.
Vous l’avez compris, cet article va se concentrer uniquement sur le coach sportif en tant que personal trainer. Un professionnel chargé d’assister des personnes dans le développement de leur condition physique au sens générale.
Mes débuts il y a plus de 25 ans
Que de souvenirs pour moi lorsque j’écris ces lignes ! Il y a plus de 25 ans, j’ai découvert que je pouvais devenir un professionnel du sport. Je me souviens être tombé par hasard sur une annonce dans un magazine féminin très populaire dans les années 90. Merci d’ailleurs à Maman pour cette véritable vision de mon avenir…à l’origine, je voulais travailler en thalassothérapie. Je n’ai jamais démarré la cure (lol).
À l’époque, les premiers coachs étaient surtout sur Paris pour accompagner des hommes politiques, des personnes showbiz, des patrons du CAC40. J’ai eu la chance d’ailleurs de côtoyer un des plus respectueux de ces coachs pionniers (nous l’appellerons Jacques). Il a commencé dans les années 70-80 à Paris. Une de ses particularités, c’est qu’il coachait en pantalon à pince noir avec une chemise blanche repassée impeccablement. Une autre époque me direz-vous... En tous les cas, c’était un précurseur, respectueux, professionnel, un vrai saint sert d’os.
Aujourd’hui, les critères ont évolué. Sont-ils mieux ? Le métier va-t-il dans le bon sens ? Sommes-nous toujours sur la même recherche de la progression de l’autre ? Ou plutôt à la recherche d’argent facile ? D’une indépendance rapidement acquise ? Je vais tenter d’y apporter un peu de lumière à travers 10 réflexions. L’objet de cet article est de vous éclairer sur les prémisses pour ne pas rater votre futur démarrage de coach sportif en personal trainer.
Réflexion 1 : Quel sera votre why ?
Le fait de se lancer dans un milieu encore fructueux ne donne pas gage d’une réussite automatique. C’est la chose la plus courante quand j’accompagne des futurs coachs pour la mise en place de leur business. Il faut vous poser les bonnes questions avant de vous lancer :
Comment allez-vous vous différencier de vos confrères ?
Pourquoi serions-nous tentés de valider du coaching avec vous ?
Quels seront les facteurs vous appartenant qui feront mouche auprès de vos futurs clients ?
Vous allez devoir dessiner vos propres piliers, vos valeurs qui vous appartiennent… les ventiler avec une communication à la hauteur de votre niveau d’engagement, sans oublier de valider votre mission. Vous devrez être en phase avec vos sentiments entrepreneuriaux. Pensez vraiment à la raison qui anime votre nouvelle activité, cela vous rendra service.
Ces raisons peuvent être multiples : marché porteur, passion du sport, faire de votre passion un job rémunéré, rémunération attractive, faible niveau d’études… Peu importe vos vecteurs, vous devrez simplement rester en phase avec eux.
Réflexion 2 : Faut-il un diplôme pour devenir coach sportif ?
Cela va dépendre du pays où vous exercer et aussi de la manière dont vous serez rémunéré. La France par exemple fait office d’exception. En effet, en France, le diplôme est obligatoire afin de pouvoir être rémunéré.
Voici quelques exemples de diplômes reconnus en France pour devenir coach sportif en tant que personal trainer :
Le Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l'Education Populaire et du Sport (BPJEPS) : ce diplôme est délivré par le ministère de la Jeunesse et des Sports et permet d'exercer comme coach sportif dans un club ou une association. Il existe plusieurs spécialités au sein du BPJEPS, comme le BPJEPS Activités Physiques pour la Condition Physique (AP-CP) ou le BPJEPS Activités de la Forme (AF).
Le Certificat d'Aptitude Professionnelle (CAP) Entraineur Sportif : ce diplôme est délivré par le ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation et permet d'exercer comme entraîneur sportif dans un club ou une association.
La Certification d'Entraineur Personnel (CEP) : cette certification est délivrée par l'Union Française des Professionnels de l'Activité Physique (UFPAP) et permet d'exercer comme coach sportif en tant que professionnel indépendant.
Il existe également d'autres diplômes reconnus par l'État, comme le Diplôme d'État de la Jeunesse, de l'Education Populaire et du Sport (DEJEPS) ou le Diplôme d'État d'Educateur Sportif (DEES), qui permettent d'exercer comme coach sportif ou entraîneur sportif dans des structures publiques ou privées.
D’autres pays n’ont pas d’obligation de diplôme. Cependant, il est fortement conseillé d’avoir certains prérequis. Le diplôme devient alors indispensable pour être reconnu par ses pairs et ses clients (obligation induite).
Cependant, comme je le dis toujours croire que le diplôme va vous permettre de valider votre nouveau métier est une hérésie. Vous avez juste validé certains acquis plus ou moins transposables. C’est un simple passeport pour pouvoir exercer votre activité et le cursus parfait n’existe pas. On peut comparer cela au permis de conduire. Avec le diplôme, vous êtes autorisé à monter seul dans la voiture et à démarrer. Ça ne fait pas de vous pour autant un bon conducteur, un pilote de course !
Ce qui sera essentiel par la suite sera de se demander si vous voulez conduire pour continuer à aller faire vos courses ou commencer à piloter des voitures sur circuit. Un diplôme n’est pas un gage de savoir unique surtout quand on parle de savoir-être. En effet, les softskills sont des éléments majeurs pour le coaching. Le diplôme n'est donc pas un Graal, mais il est tout de même bien utile pour se lancer.
Réflexion 3 : Est-il possible d’obtenir un diplôme de coach sportif uniquement en formation 100% distancielle ?
L’accélération post covid-19 a fait émerger de multiples possibilités d’obtenir des nouvelles compétences, les formations CPF “compliants” aussi…Vous pourrez trouver des formations assez complètes sur le sujet. Simplement, le 100% digital, sur ce type de formation et surtout par rapport à votre futur job, atteindra vite ses limites.
En effet, votre travail consistera à coacher un humain. Vous devrez être irréprochable sur l’aspect émotionnel vis-à-vis de vos clients. Avec les formations en ligne, il vous manquera 2 choses essentielles. La capacité d’’observation immédiate ainsi que la notion de gestion d’un individu ou d’un small group. Savoir voir, comprendre, réagir, coacher de façon automatique.
Alors notre conseil : vous pouvez opter pour une formation à distance pourquoi pas, mais cette dernière doit forcément comporter un relais présentiel. En ce sens, les formations hybrides sont une alternative intéressante.
Réflexion 4 : Combien gagne un coach sportif ?
Je crois que l’on m’a posé cette question mille fois.
Si cela est votre moteur, sachez simplement qu’il est très facile de gagner de très belles sommes d’argent. Un coach sportif peut gagner de 5 000 € à 8 000 € brut par mois dans des grandes villes et sans difficulté.
À ces niveaux de rémunération, il est sûr que le salaire sera largement favorable compte tenu du temps (minime) passé sur les bancs de l’école. Encore faudra-t-il que votre coaching soit digne de votre tarification.
Mais la rémunération est-elle importante pour tout le monde ? Je ne le pense pas. Le draineur motivationnel est unique pour chacun de nous. Prenez par exemple un assureur qui exerce en mode slashing à raison de 3 séances de coaching sur 2 soirs par semaine. Pour lui, sa motivation réside plutôt dans le fait de s’investir dans une relation de coaché à client en cherchant une bouffée d'oxygène par rapport à son activité d’assureur.
Réflexion 5 : Le physique est-il super important pour devenir coach sportif ?
Je dis souvent que la réponse est induite dans la question. Nous n’en sommes pas très loin. Je dirai simplement que vous devez être représentatif face à votre persona. Nous n’avons pas besoin d’être des athlètes olympiques pour coacher en musculation ou de gagner un marathon pour faire progresser un client de 20 secondes pour son prochain 10 kilomètres. Simplement, il faut être un minimum cohérent et surtout être en phase avec votre ADN. Si vous êtes spécialiste de la perte de poids et que vous avez 15 kilos de trop, vous conviendrez que comme ambassadeur du produit (de votre propre produit) on peut mieux faire. Vous êtes votre meilleure publicité !
Réflexion 6 : Faut-il aimer les gens pour être un bon coach ?
Nous ne pouvons pas aimer tout le monde, c’est un fait. Par contre, vous vous devez d’aimer ce que vous faites. Votre relation sera très forte avec vos clients. Vous rentrez dans une forme d’intimité avec eux. Il est primordial de construire une relation de confiance, de proximité, qui vous permettra aussi de les bousculer quand cela sera nécessaire.
Ce qui est sûr, c’est que vous devrez avoir une écoute active, des oreilles bienveillantes… Savoir écouter sans juger tout en bousculant votre client. Et ceci même si ce dernier ne le demande pas, cela reste essentiel pour la réussite de votre coaché. Si vous l’écoutez sans cesse, le respectez sans cesse à quoi sert votre présence ? Il faut trouver le juste milieu.
Réflexion 7 : La formation continue pour un coach sportif est-ce important ?
Cela n’est pas spécifique uniquement au métier de coach. Il sera impératif de rester informé des nouvelles tendances, des nouvelles méthodes. Vous pourrez aussi aller explorer des domaines connexes comme le développement personnel. Il sera important pour vous de progresser afin de mieux comprendre le cheminement de l’apprentissage, le cycle motivationnel d’un client, la compréhension du process de l’habitude. En ce sens, la formation continue est un pilier de votre réussite sur le long terme. Elle permet également de remettre en question vos pratiques, de vous questionner sur votre mode de fonctionnement, en somme de prendre un peu de recul sur votre activité.
Réflexion 8 : Faut-il avoir des connaissances en business pour réussir ?
Cette question pourrait fâcher le coach sportif aux œillères. Un magnifique coach sport sans notions de business restera un magnifique coach. Il aura peut-être 5 ou 10 clients de son premier cercle marketing. Il optera pour des tarifs plutôt faibles par peur de passer pour un escroc.
Comme je le dis toujours dans mes formations business, nous ne forçons jamais un prospect à déclencher sa démarche d’achat. Il choisit en son âme et conscience, considère et valide l’équilibre entre le prix et le bénéfice qu’il espère obtenir, en accord avec ses envies. Prendre une somme d’argent est propre et juste. Donc le business est fondamental pour la pérennité de votre entreprise à moyen et long terme. Quand vous vous lancez, vous optez de fait pour les 50 métiers que représente un entrepreneur à lui tout seul. Le métier de commercial en fait partie !
Nous accompagnons chaque année plusieurs coachs sportifs dans l'aide à la création de leur entreprise de coaching sportif.
Réflexion 9 : Faut-il être généraliste ou se spécialiser ?
En d’autres termes, devez-vous être très restrictif dans votre plan de formation de coach sportif ? Être un spécialiste est un gage de qualité supérieure. Si vous êtes malade, vous commencerez par consulter un généraliste, dans un deuxième temps vous irez peut-être voir un spécialiste pour mieux comprendre et approfondir vos maux.
Donc dans une approche de formation dans le métier de coach sportif, je serai tenté de vous dire soyez large. Je vous déconseillerais de démarrer avec un diplôme spécifique au personal training sauf si vous optez pour un max d’options dès le départ (prospection, vente, parcours client, monter son business, la communication, business plan, diététique, performance…). Le fait de se positionner comme coach assez généraliste, tout du moins au départ, vous garantit une employabilité forte, un back-ground plus conséquent.
Réflexion 10 : quid des réseaux sociaux ?
Cela me rappelle des réflexions de coachs sportifs diplômés pendant la covid-19 : ”Je ne comprends pas, elle a des likes et elle est vendeuse à Zara. C’est fou elle n’a pas de diplôme, mais elle est super dangereuse, elle marche bien mieux que moi… “
Je vais être très clair. Si un diplôme était un gage de sécurité, cela se saurait. Cette vendeuse a tout simplement créé un personnage, communiquer exactement sur le bon canal, tout en arrivant à toucher une cible pertinente et suffisante en leur apportant des émotions, une habitude, une envie de bouger à travers du contenu de qualité.
Ce n’est pas le diplôme qui fera votre réseau. L'important est de correspondre à votre cible. L’obligation de savoir ce que votre futur client potentiel attend. Beaucoup de coachs sportifs pensent à eux en oubliant que leur cible veut avant tout bouger. Les réseaux sociaux peuvent donc être une parfaite vitrine pour vous à condition de les utiliser intelligemment et d’investir du temps pour créer du contenu qui apporte de la valeur à votre audience.
En conclusion :
Le métier de coach sportif, personal trainer a évolué ! Nous ne sommes pas là pour faire faire du sport aux gens. Nous sommes là pour que les gens restent le moins possible inactifs.
Faites-les déjà bouger… Et ce sera déjà une première victoire. La plupart d’entre vous coacherez des gens normaux mal dans leur peau. Nous serons très loin d’objectifs JO ou alors simplement dans les tribunes comme spectateur. Alors, positionnez-vous dans ce sens en oubliant votre futur sportif/client des JO 2028, car il n'existe pas !
Avant toute chose, aimez ce que vous faites avec passion, transmettez l’envie de bouger, faites preuve de bon sens dans votre accompagnement.
Comme Frédéric Gall le dit si bien (Directeur depuis 22 ans de FitsPro + entraîneur de javelot en Suisse dans son temps libre) "Coach un jour coach toujours ". Une belle philosophie de partage, du don vers les autres, de volonté de faire progresser tous niveaux.
Alors, soyons encore longtemps des accompagnateurs de femmes et d’hommes avec cette volonté de donner encore et encore. Et surtout, soyez créatif, vous êtes uniques.
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